Vitrine n° 1 : le marché noir

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Le terme « marché noir » désigne l’ensemble des transactions illicites mettant en relation agriculteurs, industriels, commerçants et consommateurs et visant généralement le dépassement des rations autorisées à des prix bien plus élevés que les cours officiels. Le marché noir est issu des difficultés à se ravitailler, qui constituait une des préoccupations majeures des Euréliens sous l’Occupation au-delà du suivi de l’évolution du conflit. Or, la vie quotidienne est particulièrement difficile du fait de facteurs multiples : rationnement des denrées, prélèvements massifs opérés par l’occupant allemand, pénuries de main d’œuvre qui entraînent elles-mêmes un ralentissement de la production agricole et des pénuries en cascade, inflation, plafonnement des salaires... Si ces difficultés apparaissent dès les débuts du conflit et perdurent plusieurs années après la Libération, les années d’Occupation constituent l’apogée du marché noir. Les produits concernés sont dans leur très grande majorité issus des productions agricoles et concernent surtout la viande et les produits laitiers, mais la production industrielle est aussi concernée notamment pour tout ce qui permet de se chauffer (charbon, bois), les matériaux de construction et autres pièces de rechange. Perçu comme un véritable fléau par les autorités, le marché noir fait l’objet d’une active surveillance. La répression est menée par la police économique, les services du contrôle économique, la gendarmerie et les services du ravitaillement, et va de simples amendes à un emprisonnement de plusieurs mois.

Le marché noir est aussi un fauteur de troubles dans la population : il alimente certains antagonismes en opposant villes et campagnes, réputées mieux approvisionnées, milieux sociaux favorisés et ménages modestes, tenus à l’écart du marché noir par l’exagération des prix pratiqués.