Extrait d'une lettre de H. Charlet, requis pour le STO, à ses parents, 1er juillet 1943.

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Loin de la propagande officielle vantant les avantages à partir volontairement travailler en Allemagne, cette lettre donne à voir les conditions réelles de travail dans les usines : enrôlements forcés dans la SS (qualifiés de « rafles »), alimentation rationnée et de piètre qualité, suppression des permissions…

De fait, les travailleurs en Allemagne furent confrontés à des salaires décevants, à une nourriture rationnée, à la difficulté de laver et remplacer ses habits et ses chaussures, ce qui les rendait dépendants de leurs familles et des colis distribués par plusieurs œuvres caritatives. Bien souvent, les travailleurs étrangers vivaient dans des camps dans des conditions de confort et de salubrité très variables selon les cas, et étaient particulièrement exposés aux bombardements sur les villes et industries allemandes. Leur temps de travail hebdomadaire pouvait aller jusqu’à 60h, à raison de 10h par jour pendant 6 jours tandis que leur temps de loisirs se partageait entre activités sociales, culturelles et sportives et, bien souvent, l’apprentissage de l’allemand, le tout sous une surveillance de chaque instant1.

Arch. dép. Eure-et-Loir, 1 W 10.

1. BORIES-SAWALA (Helga), « Aspects de la vie quotidienne des requis en Allemagne » dans La main d’œuvre française exploitée par le IIIe Reich, op.cit.