Rapport de gendarmerie sur un incident avec la milice, 3 août 1944.

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Constituée d’éléments sensibles aux idées fascistes et n’hésitant pas à recourir à la violence, la milice devient rapidement une force incontrôlable, ne répondant pas aux détenteurs habituels de l’autorité, comme en témoigne cette confrontation entre la brigade de gendarmerie de Bonneval et un groupe de miliciens le 3 août 1944. Les miliciens refusent de rendre compte de leur activité et l’un d’entre eux menace l’adjudant Jego avec son revolver. L’incident est remonté à M. Chevillod, chef départemental de la milice du Loiret qui promet une sanction. Réponse de l’intéressé : « Je n’ai aucune excuse à formuler. Hier l’intendant d’Orléans nous avait donné l’ordre d’arrêter l’adjudant Jego. D’ailleurs, j’ai déjà arrêté un chef d’escadron de gendarmerie et cassé la gueule à un lieutenant-colonel ».

A la lecture de ces différents éléments se dessine un département d’Eure-et-Loir peu enclin à adhérer aux structures officielles de collaboration. Les partis collaborationnistes comme les structures paramilitaires que sont la milice et la légion des volontaires français ne font pas recette et ont une influence extrêmement limitée dans le département. Pourtant, la collaboration reste une réalité, mais elle s’exprime différemment, sur la base de convictions et d’agissements purement individuels.

Arch. dép. Eure-et-Loir, 14 W 42.