Vitrine n°6 : Focus sur Jean Héritier

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Jean Héritier, né au Vésinet le 19 janvier 1892, devient professeur de philosophie et de grec à Nogent-le-Rotrou. En parallèle, il est pleinement ancré dans le milieu intellectuel de son temps et tant qu’écrivain et critique. Profondément monarchiste et catholique, théoricien antisémite, il fait passer le christianisme européen avant son nationalisme, ce qui le pousse à cautionner le Reich allemand dans sa dimension pan-européenne. Ses thèmes de recherche de prédilection portent sur la monarchie, l’histoire religieuse et les rapports entre la Troisième République et le monde catholique. Son ouvrage sur Marie Stuart a été récompensé par l’Académie française en 1935 et ses travaux sur la Troisième République connurent de même un certain retentissement critique. A la suite de ses publications, parues dans de nombreux journaux (et notamment d’extrême-droite comme La Gerbe, Je suis partout, L’Action française, Courrier royal), Jean Héritier est présent dans les réseaux d’extrême-droite comme le RNP, l’Action française ou encore l’Union française pour la défense de la race. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il soutient l’Occupation et va jusqu’à dénoncer Fernand et Claude Tabart, qui furent déportés en 1943. Claude Tabart, 18 ans, décède à Auschwitz-Birkenau. A la Libération, il fuit avec les Allemands et rejoint la France vichyste à Sigmaringen. Il est arrêté par les forces alliées en 1945, jugé et condamné à mort par contumace avec confiscation de ses biens pour intelligence avec l’ennemi. Interné à l’asile public d’aliénés du département de la Seine à Villejuif en raison de son état physique et moral, un second procès ne peut avoir lieu. Il meurt à Versailles en 1969.
Ces documents sont intéressants pour comprendre la justification et le cautionnement par des intellectuels de la collaboration avec l’Allemagne nazie et la déportation des juifs.