Premiers pas vers la shoah

Les premiers pas vers la shoah

Avant-guerre, la communauté juive de France compte quelque 300 000 individus, français et étrangers.
L'opinion est traversée par un fort courant antisemite, allant d'une hostilité latente a des sentiments beaucoup plus violents. Avec le 
régime de Vichy, ce courant se mue en antisemitisme d'Etat -­ qui aboutit à des déchéances de nationalité, à des internements pour les juifs étrangers et à l'interdiction d'exercer certaines professions (fonction publique, armée, enseignement, professions artistiques, médecine), ceci sans aucune pression de la part de l'occupant.
Le 3 octobre 1940,le sta­tut des juifs est promulgué : il définit la notion de juif par des critères raciaux et familiaux et justifie les mesures prises à leur encontre par leur influence jugée néfaste avant-guerre, leur imputant ainsi directement la responsabilité de la défaite de 1940. Remanié en 1941, le statut restreint encore un peu plus leur participation à la communauté nationale. 

La même année, un commissariat général aux questions juives est créé. En zone occupée, les autorités procèdent à une surveillance rapprochée de la communauté juive et à des mesures de terreur. On appose un tampon « juif » sur les cartes d'identités, les commerçants juifs doivent l'indi­quer expressement en vitrine et, en 1942, le port de l'étoile jaune est imposé. Des camps d'internement sont mis en place dont le principal est Draney (région parisienne). Dans un premier temps, les Juifs étrangers victimes de rafles y sont parqués. D'autres groupes sont désignés comme indésirables et sont victimes de mesures de ségrégation et de répression similaires comme les francs-maçons, les tsiganes ou les homosexuels.