Les Juifs d'Eure-et-Loir face à la shoah

Les juifs d’Eure-et-Loir face à la shoah

Les travaux de serge Klarsfeld permettent de retracer ces événements tragiques en Eure-et-Loir d'où 91 personnes ont été déportées après un temps de transit dans les camps de Drancy, Beaune-la­-Rolande et Pithiviers.
Dans l'immense majorité des cas, les Juifs arrêtés en Eure-et-Loir sont acheminés à Auschwitz. L'année 1944 a vu le plus grand nombre de déportations (5O), devant 1942 (34) et 1943 (7). Près de la moitié des personnes arrêtées en Eure-et-Loir étaient de nationalité française (48 %), les autres étant originaires d'Europe de l'est (Pologne notamment), d'Allemagne, d'Autriche, de Grèce et du Maghreb.

Les arrestations ont eu lieu aussi bien dans les principales villes du département qu'en zone rurale. La déportation est étonnamment absente des archives : les rapports du préfet et de police n'évoquent presque jamais le sujet, et uniquement en 1942.
Si cela tend à démontrer qu'ils ne s'y sont pas impliqués, ce qui est confirmé dans plusieurs documents où ce sont les autorités allemandes qui sont désignées, force est de constater que les arrestations de Juifs n'ont suscité aucune réaction.
Le préfet d'Eure­ et-Loir l'écrit à l'été 1942 : « Les mesures prises contre les Juifs sont dans l'ensemble approuvées. La majorité rend les Juifs responsables pour une grande part de nos malheurs et estime justes et opportunes les mesures de rigueur prises contre eux ». Pourtant, certains, révoltés par le sort réservé aux Juifs, ont choisi d'héberger des enfants, comme à Abondant ou des familles ont été reconnues comme Justes parmi les Nations.