Liste des terrains sélectionnés pour les parachutages contenant également les codes associés

frad028_68j12_ext_04.jpg

L'organisation d’un parachutage était une entreprise minutieuse et périlleuse. Des prospections étaient menées pour trouver un terrain adéquat, c’est-à-dire éloigné des villes et principaux axes routiers, bien découvert et facilement repérable pour les aviateurs. En Eure-et-Loir, ce travail fut effectué par André Gagnon. Une fois trouvé, le terrain devait être validé par Londres (bureau des opérations aériennes et bureau central de renseignement et d’action) puis on lui attribuait un nom de code. Un message codé était alors émis par radio à la BBC, ce qui signifiait qu’un parachutage aurait lieu la nuit suivante sur le terrain prévu. Une quarantaine de parachutages eut lieu en Eure-et-Loir.

La répression : en novembre 1941, l'arrivée du préfet Pierre Le Baube accroît la répression envers les résistants. La première grande affaire dont il s'occupe est l'attentat du 15 mars 1942 contre la librairie allemande de Chartres. Une pierre et une bouteille incendiaire sont lancées contre la vitrine. Le commissaire de police Charles Porte, chargé de l'enquête, arrête Raymond Brousse, Jean Cormier, Hoche Allard, résistants communistes de Lèves, ainsi que Maurice Maugé, chef de région de la propagande communiste. Au total, 9 militants sont arrêtés et certains sont transférés au centre d'internement de Voves. Les autorités allemandes font fusiller Brousse, Maugé, Cormier et Allard au bois de Chavannes (Lèves) le 30 avril 1942. Cette affaire a un impact important sur la population locale qui découvre l'existence de la Résistance. Alors que les actions de la Résistance s'intensifient en 1943-1944, la répression se fait plus féroce : à Croisilles, en octobre 1943, près de 300 soldats allemands encerclent le village et procèdent à l'arrestation de 19 résistants communistes. Moins d'un mois plus tard, une autre expédition punitive frappe les résistants de Saint-Martin-de-Nigelles : 11 personnes sont arrêtées dont 3 sont fusillées sur place et 3 autres déportées. A Illiers, après un sabotage sur une voie ferrée, une dénonciation entraîne l'arrestation du groupe FTP local fin 1943. Leur chef, Pierre Sédillot, et quatre autres membres du groupe sont arrêtés et fusillés au Mont-Valérien, près de Paris. Certains groupes de Résistance disparaissent tandis que d'autres mettent parfois plusieurs mois à se reconstituer, comme celui d'Illiers, à nouveau opérationnel en mars 1944. Les Allemands procèdent également à des interpellations de personnes isolées. Même des faits sans gravité, comme écouter la radio anglaise, fleurir un monument aux morts le 11 novembre ou entonner la Marseillaise suffisent à provoquer l'emprisonnement voire la déportation. L'administration française nommée par Vichy s'implique aussi dans la répression eu Eure-et-Loir : le préfet Le Baube agit très activement contre la Résistance. Les commissaires de police Denuzières, Rémond ou l'inspecteur Verney arrêtent plusieurs dizaines de résistants, parfois renseignés par des dénonciations anonymes.

Arch. dép. Eure-et-Loir, 68 J 12