51 J : fonds Jean Héritier

Portrait présumé de J. Héritier (51 J 4)

Jean Héritier (Le Vésinet, 1892-Versailles, 1969) est un intellectuel français, monarchiste, catholique, théoricien antisémite ; il fut professeur de philosophie et de grec à Nogent-le-Rotrou.

Ses thèmes de recherche de prédilection portent sur la monarchie et l'histoire religieuse notamment pendant la troisième République, les catholiques et la papauté ; son ouvrage sur Marie Stuart a été récompensé par l'Académie française en 1935 (prix Thérouanne), et ses travaux sur la Troisième République connurent un certain retentissement critique.

Très présent dans les réseaux d'extrême-droite, il soutient l'Occupation pendant la Deuxième guerre mondiale et va jusqu'à dénoncer Fernand et Claude Tabard, qui furent déportés en 1943. Il est arrêté par les forces alliées en 1945, jugé et condamné à mort par contumace avec confiscation de ses biens pour intelligence avec l'ennemi. Interné à l'asile public d'aliénés du département de la Seine à Villejuif en raison de son état physique et moral, un second procès ne peut avoir lieu.

En 1955, ses biens sont mis sous séquestre. Ses archives personnelles ont été retrouvées dans les locaux du tribunal d'instance de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) en 2009 et viennent d’être classées par Victor Beillard dans le cadre d’un stage universitaire. Au-delà des documents familiaux strictement privés, au demeurant assez maigres, la correspondance constitue la majeure partie du fonds ainsi que de nombreuses critiques. L’ensemble permet de comprendre sa façon de penser et sa rhétorique en tant que critique littéraire, historien et militant d'extrême-droite. Il illustre l'état d'esprit d'un intellectuel au cœur d'une période bouleversée sur le plan moral et politique.