Plan de l'attentat contre le bureau de placement allemand, 3 avril 1943.

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Les attentats contre les bureaux de placement allemands constituent les actes d’opposition au STO les plus spectaculaires menés en Eure-et-Loir. Dans la nuit du 2 au 3 avril 1943, le bureau de Chartres, situé à l’intersection des rues Marceau, de la Tonnellerie et du Bois-Merrain est visé : « Si, jusqu’à présent, aucun attentat grave ne s’est produit en Eure-et-Loir, divers incidents ont permis de déceler la présence d’un petit noyau d’agents terroristes ou communistes qui, habitant la région ou provenant des départements limitrophes, opèrent conformément aux consignes d’agitation et de sabotage des organisations clandestines. C’est ainsi que dans la nuit du 2 au 3 avril, un attentat a été commis à Chartres, au bureau d’embauche de la main d’œuvre pour l’Allemagne. Un coup de feu a été tiré à l’aide d’une arme de chasse contre la devanture de ce service allemand, perforant le volet métallique et la vitrine située derrière. » (rapport du préfet Le Baube au ministère de l’intérieur, avril 1943)1.

Cet attentat n’est cependant pas le premier dans le département : un précédent avait eu lieu à Dreux, au siège du bureau de placement rue Esmery-Caron le 9 juillet 1942 (soit bien avant la mise en place du STO, montrant déjà une crispation sur la question du travail pour l’Allemagne) : « (…) à Dreux, le 9 juillet 1942, vers 22h50, un cycliste qui a pris immédiatement la fuite a lancé une grenade OF d’exercice contre la devanture du bureau d’embauche des travailleurs français pour l’Allemagne. Il n’y eut aucune victime et les dégâts matériels sont peu importants. Une enquête immédiatement entreprise par les polices française et allemande n’a donné jusqu’à présent aucun résultat. L’auteur présumé de cet acte répondrait au signalement suivant : taille au-dessus de la moyenne, tête nue, vêtu d’un costume de golf avec blouson marron, paraissant âgé d’une vingtaine d’années. Un jeune homme âgé de 14 ans, Chauveau Jean, qui se trouvant sur les lieux de l’incident, avait été immédiatement arrêté par la Feldgendarmerie, a été relâché après vérification de son emploi du temps. Les autorités allemandes n’ayant pu aboutir dans leur enquête viennent de demander au commissaire de police de Dreux de reprendre l’enquête dont elles l’avaient primitivement dessaisi » (note du secrétaire général de la préfecture, 18 juillet 1942)2. Suite à cet incident, une surveillance policière des bureaux de placement avait été mise en place.

1. Arch. dép. Eure-et-Loir, 1 W 10
2. Arch. dép. Eure-et-Loir, 14 W 22

Arch. dép. Eure-et-Loir, 14 W 43.