L'état des collections en 1914 et en 1919

Dans son rapport annuel, datant de juillet 1914, Maurice Jusselin indique avoir reçu des versements administratifs provenant de la Préfecture, ayant « peu augmenté d’importance ».  393 communications ont été effectuées en salle de lecture tandis qu’ont été comptabilisées 122 communications administratives.  L’employé a classé les publications administratives et préparé leur livraison à la reliure. Il a commencé le répertoire numérique de la série C (archives des administrations provinciales avant 1790), tandis que l’archiviste a poursuivi l’inventaire de la série H (archives du clergé régulier), et entrepris la révision complète de l’inventaire de la série G, en signalant les sceaux et les plans.

A son retour en 1919 Maurice Jusselin trouve un service « laissé à l’abandon », un « désordre causé par l’inexpérience de visiteurs autorisés à travailler pendant la guerre » et par « l’amoncellement des versements des services administratifs ». Dans les séries G (archives du clergé séculier) et H, communiquées pour une recherche sur les épidémies de paludisme avant 1789, une consultation trop rapide est à l’origine du désordre des liasses.

Dans la salle des dossiers des routes et chemins ont été accueillies les archives des régions dévastées, notamment les archives du département de l’Aisne, de la Conservation des hypothèques de Soissons et de l’inspection de l’enregistrement de Château-Thierry. Ces documents ont été conditionnés pour leur réexpédition, ce qui nécessite l’acquisition de fournitures supplémentaires.

Maurice Jusselin ne constate pas de disparitions de documents, mis à part un « ex-libris armorié, arraché au plat d’un livre rare conservé dans [son] bureau ».

Il estime que les travaux de classement et de récolement préalables à la remise en ordre du service nécessiteront trois années de travail.

Entre mai et août 1919 il a regroupé des documents inutiles, qui seront vendus au profit de l’Etat : « dix mille kilogrammes sont prêts à être aliénés cette année. Dans un an une quantité égale (…) sera prête à être vendue ».

Les bâtiments sont en mauvais état : les toitures sont à refaire ; l’insuffisance du système d’écoulement des eaux pluviales est à l’origine d’infiltrations qui ont atteint les rayonnages. Le portail des archives a subi des dégradations, notamment de la part des militaires. A l’intérieur du bâtiment principal le système de chauffage doit être révisé et il manque des tables prêtées à l’armée et dispersées dans différents bâtiments de Chartres.

Des travaux sont entrepris sur le bâtiment principal en 1921. En 1925, 400 mètres de rayonnages sont installés, pour un montant de 9737 francs, permettant d’accueillir les classements effectués par Maurice Jusselin depuis son retour.